Des produits très haut de gamme pour les passionnés de jeux vidéo
Les jeux vidéo aujourd’hui devenus cultes, tels que «Call of Duty», sont parvenus à ériger le «gaming» en véritable sport de compétition.par moi .....
Hearthstone, StarCraft, League of Legends ou encore Call of Duty… Ces noms ne vous évoquent rien ? Pourtant, en l’espace de quelques années, ces jeux vidéo aujourd’hui devenus cultes sont parvenus à ériger le gaming en véritable sport de compétition, capable d’attirer des foules de plusieurs dizaines de milliers de spectateurs dans les stades lors des grands tournois internationaux. « Avec le développement d’Internet et des plates-formes de streaming de jeux vidéo comme Twitch — rachetée en 2014 par Amazon —, le gaming s’est considérablement démocratisé. C’est maintenant devenu un sport comme un autre, avec ses joueurs professionnels, ses clubs, ses commanditaires, ses supporteurs et même son mercato », remarque Emmanuel Martin, délégué général du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs, qui a notamment oeuvré à la reconnaissance en France du sport électronique.
Le gaming est devenu un phénomène de société : en dix ans, la population de joueurs a doublé dans l’Hexagone. 53 % des Français déclaraient ainsi jouer régulièrement à des jeux vidéo en 2015, contre seulement 29 % une décennie plus tôt. Cet engouement n’est pas passé inaperçu auprès des industriels du secteur, et notamment des fabricants d’ordinateurs, qui y ont vu un formidable relais de croissance à leurs activités. « En plus des acteurs historiques que sont ASUS, MSI, Acer ou Dell, d’autres constructeurs comme HP ouLenovo tentent ces dernières années de profiter de la croissance de ce marché en étoffant leurs gammes de PC consacrées au gaming, note Isabelle Durand, analyste chez Gartner.
Alors que Sony s’apprêtait mercredi à dévoiler les contours de la nouvelle version de sa PlayStation 4, les spécialistes du PC multiplient les annonces de produits toujours plus innovants conçus pour les joueurs — avec, par exemple, ces derniers mois, l’intégration de la réalité virtuelle. « Les amateurs de jeux vidéo ont pris conscience que les ordinateurs de gaming offraient des performances bien plus poussées que les consoles », explique Will Fu, directeur monde de la division gaming de Lenovo. L’essor des PC dédiés aux jeux tient également à la vitalité de l’offre ludique. Le nombre de titres disponibles a explosé, et la possibilité de se connecter à Internet pour jouer en réseau a largement contribué à populariser ces machines.
Semblable au marketing sportif
Acer a ainsi fait du gaming l’un de ses piliers pour se développer. « Nous nous sommes lancés sur ce segment il y a près de sept ans avec notre gamme d’ordinateurs Predator. Cela permet notamment de dynamiser le marché du PC, en difficulté ces derniers temps. En un an, nos ventes ont triplé de volume. En France, ce segment représente maintenant 10 % de nos ventes », remarque Fabrice Massin, directeur communication et marketing France de l’entreprise. Le taïwanais n’est pas le seul à profiter du succès de ce marché de niche. ASUS, l’un des chefs de file du secteur, a fait le choix dès 2006 de créer une marque lui étant entièrement consacrée, Republic of Gamers, et réalise désormais entre 15 % et 17 % de son chiffre d’affaires dans l’Hexagone grâce augaming.
Pour les constructeurs, les avantages à se lancer sur ce segment sont multiples. « Un ordinateur classique coûte en moyenne 550 euros, contre 1500 à 2000 euros pour ceux de gaming », souligne M. Massin. Passionnés, les joueurs sont moins réticents à ouvrir leur porte-monnaie pour se doter des machines les plus haut de gamme, capables de leur offrir une expérience de jeu ultra-performante. Ils ont en outre tendance à renouveler leur matériel plus fréquemment qu’un utilisateur classique. « Les joueurs sont exigeants, ils veulent ce qui se fait de mieux. D’autant que les jeux vidéo sont aujourd’hui plus gourmands en ressources avec leurs graphismes de plus en plus sophistiqués », précise Stéphane Quentin, chez Nvidia, le chef de file mondial des cartes graphiques.
Grâce aux progrès technologiques réalisés ces dernières années, les constructeurs ont ainsi pu considérablement étendre leurs gammes. Aux traditionnels ordinateurs de bureau accompagnés de tours s’est progressivement développée une offre alternative avec les PC portables. « Ce segment est celui qui se développe le plus. Nous avons d’ailleurs été les premiers à créer un ordinateur de gaming ultra-fin de seulement 17 millimètres d’épaisseur », souligne Kiattikhoun Limmany, responsable marketing chez MSI, une société entièrement dédiée à ce secteur. « Les joueurs apprécient d’avoir un appareil qu’ils peuvent facilement transporter. Et grâce à la miniaturisation des composants électroniques, les ordinateurs portables peuvent dorénavant afficher des performances équivalentes à celles d’un PC de bureau », ajoute-t-il.
Nvidia, qui fournit des composants électroniques aux grands constructeurs, a lancé mi-août une nouvelle génération de processeurs graphiques pour les portables, capables de rivaliser avec ceux de bureau. L’enjeu est de taille pour la société américaine : elle détient actuellement 90 % des parts du marché mondial de l’ordinateur portable degaming.
La professionnalisation des joueurs a également contribué au développement de toute une gamme d’accessoires annexes pour améliorer les performances techniques. Au premier semestre, ils représentaient au total 29 millions d’euros de chiffres d’affaires en France, selon les estimations du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs, soit une croissance de 32 % sur un an. Les rayons des distributeurs spécialisés se sont ainsi enrichis de claviers mécaniques rendant l’action instantanée dès qu’on tape sur une touche, de souris d’ordinateur bardées de capteurs pour affiner la précision des gestes, de casques ou de tapis aux revêtements censés optimiser la glisse de la souris.
Les joueurs professionnels ne sont pas les seuls à être attirer par ces périphériques haut de gamme. « De nombreux joueurs amateurs qui découvrent l’univers du gamingfinissent par adopter les mêmes comportements que les fans de football qui s’équipent chez Nike ou Adidas pour faire comme leurs footballeurs préférés », explique Kiattikhoun Limmany. Les marques ont d’ailleurs parfaitement intégré les codes du marketing sportif. Elles sont de plus en plus nombreuses à nouer des partenariats avec des stars du milieu et à commanditer des équipes ou des tournois pour accroître leur notoriété et s’imposer comme des références.